[Fabrication] remplacement d'un garde-corps

Bonjour à tous,

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas ouvert un post sur le forum. Retour aux origines en espérant ne pas avoir oublié le mode d'emploi.

Je souhaitais partager avec vous la réalisation d'une commande que l'on m'a faite dernièrement : le remplacement à l'identique du garde-corps d'un balcon d'une maison datant du début du XXème siècle.



A l'identique pas tout à fait, la norme de hauteur étant aujourd'hui 1000mm de hauteur contre 850mm pour l'ancien. La contrainte est de limiter au maximum les nouveaux scellements dans la façade.






Le garde-corps est entièrement constitué de carrelet de 45*45mm.
Les seuls assemblages à tenons et mortaises se trouvent au niveau des poteaux gauche et droit. Le reste des assemblages se fait à mi-bois.
Beaucoup de boulot en perspective avec pas moins de 122 usinages à mi-bois et pas mal d'autres techniques.

Le garde-corps est scellé dans le mur de façade en 6 points au niveau des traverses et au sol du balcon par 4 des poteaux verticaux.

A plus tard, Damien.

Il est vachement joli ce garde corps, mais il a bien vécu !

houa ! super boulot en avenir . fait toi plaisir

aujourd'hui 1000mm de hauteur contre 850mm pour l'ancien.

une piste ?

ajouter un bois horizontal au dessus , faire monter le "balustre"(si on peut dire comme ca ) de l’extrémité et son voisin au maxi et le suivant 1 étage de plus . ça reste dans le même style et tu est plus conforme .
deux pattes a scellement pour le bois supplémentaire ça resterait discret

Bonjour,
joli boulot en perspective. Cela vaut probablement le coup d'investir dans un gabarit de rainurage ("Kerfmaker") et dans un dispositif de toupillage arrêté....
Pas simple de rajouter 15cm si tu ne veux pas dépasser 1m au total et si tu veux conserver les trous de scellement existants: une traverse fait déjà 4.5cm, il ne resterait que 10.5cm entre les deux traverses supérieures si tu rajoutes un "étage". Cela risque de ne pas être très esthétique.
Bonne journée,
Patrick

Bonjour Damien et bonjour à toutes et tous, c'est selon !

Une autre piste. Personnellement, s'il me fallait réaliser ce travail je conserverais le dessin original, mais en multipliant toutes les mesures verticales par 100/85 soit 1,18. De la sorte, il garderait le même "look" en étant juste plus élancé. En ajoutant un montant vertical à placer contre le mur de part et d'autre (il existe peut-être, les photos ne le montrent pas) il reste possible de conserver les endroits de scellement.
J'espère que tu possèdes le couple toupie / défonceuse puissante afin "d' automatiser" la fabrication. Toupie pour les chanfreins et pointes diamant, la défonceuse pour les assemblages à mi-bois.
Voilà un travail "bois"   , un petit reportage serait de bon aloi avec des photos pour satisfaire Koko   .

meles a écrit:Il est vachement joli ce garde corps, mais il a bien vécu !

Oui il a bien vécu... donc remplacement pas tout à fait à l'identique !
C'est un sujet de CAP.
++
Renaud

Bonjour Damien,

Sauf erreur de ma part, si j'ai bien compris tu dois réaliser un garde corp visuellement identique avec une hauteur réglementaire de 1 m tout en respectant les scellements existant qui je pense on une hauteur maxi à 85 cm ? As tu des photos de ces scellements à nous partager ?

Bon retour à toi.

À bientôt.

Jean-Séb.

Bonsoir à tous et merci pour votre intérêt pour ce sujet,

Effectivement, vous l'avez constaté sur les photos, l'ancien garde-corps est vraiment au bout. Il suffirait d'un rien pour que quelqu'un bascule.

Le garde-corps est scellé dans le mur de la maison au niveau des traverses latérales visibles sur les photos ci-dessous




Voici les contraintes vues avec le client :
- être le plus proche possible de l'esthétique du garde-corps d'origine : 3 traverses horizontales (pas possible d'en ajouter simplement une 4ème au-dessus), les montants décoratifs entre les deux traverses du bas, le jeu de décor des traverses décoratives au centre et sur les côtés, etc...)
- limiter au maximum les éventuels nouveaux scellements pour toucher le moins possible au bâti
- garder une unité avec les menuiseries extérieures existantes

Petite photo que j'ai retrouvé vue d'en bas




En numérotant sur la photo de l'ancien garde-corps les traverses latérales de 1 à 3, 1 étant celle du bas, 3 celle en haut, il a été décidé que je conserverai la traverse du bas à sa place, que la numéro 3 deviendra la future n°2. Il me restera à créer un point de scellement en haut à 1m du sol et à reboucher le trou de l'ancienne traverse n°2 inutilisée (j'espère que vous arrivez à suivre ce jeu de chaise musicale, perso je suis dans mon élément   ).




Le débit et le corroyage ont été sport dans mon petit atelier, cella représente un gros volume de bois, heureusement qu'on peut travailler en extérieur actuellement !




A bientôt, Damien.

Hello,
super ouvrage a venir je vais te suivre avec intérêt, maitre.

Salut Brice,

ça fait plaisir de te lire !
Modeste ouvrage comparé à tes réalisations courantes

A bientôt, Damien.

Salut
Moi aussi je vais suivre et certainement apprendre plein d’astuces pros .
Effectivement c’est un bel ouvrage ( un peu lourd à mon goût).
Jean-Paul

Bonjour à tous,

Pour ce projet, dans un soucis d'économie, j'ai décidé d'utiliser du chêne que j'avais en stock. Malheureusement les plateaux dipos étaient en 27 et en 35mm. Pour obtenir les 45*45, j'ai dû contrecoller deux épaisseurs.

J'ai donc fait mon débit et j'ai appairé les pièces de manière à obtenir l'épaisseur souhaitée. C'est clair que ça fait du boulot supplémentaire mais chez moi le bois chez le revendeur atteint des niveaux stratosphériques  On m'a annoncé 2200€ TTC du mètre3 pour du plateau dépareillé en 54...




Pour garantir une meilleure durabilité, j'ai choisi d'assembler les deux épaisseurs à entures multiples à la toupie et à l'entraineur plutôt que simplement à plat joint.








Le tout coller à la PU. Cette colle est une plaie à nettoyer lorsqu’elle est fraiche (j'ai encore flingué un t-shirt...) mais pour l'extérieur, c'est le top.




Une fois qu'elle a commencé à polymériser, elle est super facile à retirer part contre.






Mon stock de chêne étant épuisé et comme il me manquait encore quelques pièces, j'ai trouvé sur le bon coin un plateau de 80mm à un tarif vraiment intéressant [Le bon coin est pour moi la meilleure source d'approvisionnement, par contre, ça demande de la place pour stocker et de bien anticiper ses besoins].
Sacré bébé, obligé de faire un pré-débit directement dans la remorque.






La suite bientôt, Damien.

Bonsoir Damien,
Pour la colle, il y a aussi la Titebond III (étiquette verte) qui est donnée pour l'extérieur.
Beau plateau de chêne, si cela continu à ce rythme on ne pourra plus faire d'ouvrage en massif, le bois devenant inabordable.
Bon courage pour la suite.

Bernard,
On en a déjà parlé, je n'aime pas trop la Titebond

Je préfère de beaucoup la Kleiberit ; et la 510 encore plus que la 501 pour ses capacités extérieures & son utilisation pour fabriquer les énormes poutres lamellé-collé des gymnases !
Son défaut est qu'elle n'est pas courante en magasin...

Désolé Damien pour cet aparté

++
Renaud

Salutatous

Damien, Je suis heureux de te lire à nouveau. Te voilà reparti pour de nouvelles aventures, et pour ça, tu connais la musique !

Je suis un peu étonné des prix du chêne par chez vous, puisque tu es proche de la Bourgogne, grand fournisseur de chênes de menuiserie.
A vrai dire, je ne connais plus les prix qui ont tellement augmenté ces derniers temps.

Merci Renaud de me rappeler pour la Kleiberit 510, il me faudra en commander... lorsque j'aurais épuisé le gallon de Titebond III que j'ai hélas déjà chez moi et commandé pour réaliser, je vous demande bien quoi...? Un établi en hêtre et en chêne, j'aimerai en plus lui adjoindre des traverses en noyer à chaque extrémité, mais je doute pouvoir trouver une belle section dans cette essence et je ne parle même pas de prix.

Courage Damien, te connaissant un peu je suis sûr que tu vas trouver une bonne solution.

Bonsoir,

Merci pour vos retours.

@Alain : effectivement je suis en pleine bourgogne où le chêne est partout... mais les prix pratiqués par le revendeur local sont hallucinants (monopole ?)... Par contre, on trouve facilement des amateurs ou semi-amateurs sur le bon coin qui vendent du bois de qualité à des prix plus raisonnables.




Mon bois préparé, j'ai pu passer aux assemblages en commençant par les tenons/mortaises aux poteaux des angles
Mortaise à la mortaiseuse à mèche (pas très cool quand on a connu le bédane² Difficile d'être très précis, réglages longs et fastidieux, ergonomie pas terrible... j'ai eu cette mortaiseuse avec mes machines donc je m'en sers mais ça aurait été à choisir, c'était bédane ).

On voit sur la photo des cales de fortune pour répéter tout le temps le même usinage. Je suis surpris que cette table de mortaiseuse ne soit pas mieux pensé pour travailler à la butée. ça fait quelques temps que je réfléchis à créer une fausse table à poser sur la table et pourvue de différents dispositif de serrage et de butées. Si vous avez des exemples ou des idées, je suis preneur  




Avec un peu de méthode et de patience, on arrive à quelque chose de correct.










L'autre inconvénient est de devoir équarrir les mortaises ou arrondir les tenons






Tenons à la toupie, du classique.






Épaulements :








Premier petit montage à blanc




A bientôt pour la suite, Damien.

Très franchement je ne suis pas convaincu de l'utilisation d'une liaison à entures plutôt qu'à joint pas pour une pareille largeur. Au pire, on pourrait utiliser cette fraise dont je ne me rappelle plus le nom, fraise qui permet de réaliser un assemblage auto-bloquant qui simplifie grandement le collage.

Cela ne serait pas la fraise à bouvetage à 45° ici, réglage difficile à faire mais sinon l'assemblage ensuite semble indestructible.

En tous cas, Damien assure,

.

damien58 a écrit:C'est exactement le principe de l'enture que j'ai utilisé ici : renforcer le collage en multipliant la zone de contact et faciliter le collage en évitant les glissements entre les pièces au moment du serrage.

+1 , le choix est pertinent pour moi aussi

+1 pour les entures multiples. Je suppose que tu ne disposes pas de l'outillage.
Pour moi c'est inutilme et plus compliqué à mettre en oeuvre.

damien58 a écrit:Perso, je ne vois aucun argument qui ferait que l'enture serait valable pour des plateaux de table par exemple et pas dans le cas de ces carrelets  

Bonjour

Dans le cas du panneau de table, on a un rapport largeur du panneau/surface de collage qui n'est pas optimal, donc faire une enture permet de doubler la surface de collage.
Dans le cas du careletn, tu as une surface de collage qui est très grande par rapport au bras de levier que tu aurais pour faire lâcher ce même collage.
En tout cas, c'est mon avis. A l'extrène, quand tu fais du tripli, les faces collées sont planes
L'enture est également un travail supplémentaire, et si ce n'est pas grave pour un amateur qui y prendra du plaisir, c'est plus gênant pour un professionnel qui vend son temps.
C'est en tout cas un sujet sympa, avec la difficulté de la régularité, mais je ne suis pas inquiet sur la réalisation !

Bonjour à tous,

Pour réaliser les 122 usinages  à mi-bois, mes contraintes étaient :
- avoir un ajustage avec le moins de jeu possible.
- pouvoir faire évoluer le jeu en fonction de mes besoins (plus il y a d'assemblages plus les erreurs s'ajoutent et plus le jeu peut être nécessaire au bon assemblage, ici 61 assemblages + 6 assemblages T/M).
- répétabilité
- utiliser mon outillage
- minimiser l'usure des outils et notamment des fraises de défonceuse difficile à affuter (voir impossible dans le cas de la fraise à copier)
- générer peu ou pas d'arrachement en sortie

[Petit disclaimer, j'ai étudié plusieurs méthodes possibles avant de choisir. La méthode que j'ai utilisée me satisfait pleinement, elle répond parfaitement à mes contraintes. A refaire, je referais exactement pareil. Il y a d'autres façon de procéder]

J'utilise ma scie à format pour définir les côtés de l'assemblage. Pour cela j'utilise la butée et une cale qui me permet de gérer le jeu souhaité dans l'assemblage (premier usinage en appuis sur la butée, deuxième usinage en ajoutant la cale d 'épaisseur entre l'extrémité de la pièce de bois et la butée). Premiers assemblages avec un jeu de 1/10 ou 2/10 de mm. Ces assemblages sont structurels puisqu'ils assurent le contreventement de l'ouvrage et nécessite un ajustage serrés.
Les assemblages suivants, décoratifs, seront usinés avec une autre cale assurant 2/10 à 3/10 de mm.






Je dégage ensuite l'entaille avec quelques traits de scie.




Je casse les morceaux restants avec un tournevis (c'est rapide et ça fait toujours autant de matière à enlever en moins à la machine)
 



L'usinage à la profondeur souhaitée est réalisée à la défonceuse et fraise à copier en utilisant l'usinage de la circulaire comme "gabarit" : rapide, précis et répétable = affleurage garanti sans ajustage. La fraise et la machine ne forcent jamais, il s'agit d'un usinage de finition n'enlevant qu'un mm.








Ici des pièces d'essai.




Montage à blanc (sur la photo, les assemblages ne sont poussés à fond)




La suite bientôt, Damien.

Bravo ça avance bien

Pour les fonds d'entailles, j'arrive à monter à plateau à tenonner à la place de la circulaire. Ça ventile pas mal et demande d'adapter des protections mais ça marche plutôt bien