[Lutherie] Viole de gambe ténor.

fredm : en construction mecanique on considere qu'un solide a 6 degré de liberté , l'isostatisme c'est quand tu bloque c'est 6 degré de liberté , c'est l'equilibre , si tu bloque 7 degré ou plus alors on dit que le système est hyperstatique

exemple concret : prenons une chaise avec ses 4 pieds , cette chose repose sur un plan ( le sol ) , c'est donc un contact plan , un contact plan c'est 3 pts de liberté ( en gros ta chaise est bloqué dans le sens vertical mais elle peut toujours se deplacer d'avant en arriere et de droite a gauche ) , une chaise ayant 4 pieds on dit que ce système est hpyerstatique car on a mis 4 pts d'appui la ou il en faut que 3 : conclusion une chaise avec ses 4 pieds est toujours bancal , un pied ne touchera jamais le sol , un système isostaque sur un plan dans notre exemple c'est le tabouret avec ses 3 pieds , lui n'est jamais bancal parcequ'il respect cette regle

on a demontre en fonction du type de contact le nombre de pts d'appui necessaire , le but donc en mecanique c'est d'etre isostatique ( ne pas etre bancal en fait )

la main derriere je dis qu'elle represente un point pas parceque c'est une poussée mais parceque c'est le point manquant pour etre isostatique , autrement dit un baton pointu suffirait pas la peine de mettre une grosse planche

explication d'un samedi soir a 23h50 ..... je ne sais pas si j'ai était suffisemment succint pour etre assez bien compris ...

si si t'es super clair, merci !!!
Amicalement,
Fred

Franck, merci, c'est très éclairant sur bien des choses qu'un boiseux n'a pas l'habitude d'envisager, ou pas comme ça. Ce qui m'invite à penser autrement, j'en reveux !
Évidement, je ne comprends pas tout. Par exemple est-ce que tu pourrais, après un repos mérité, définir plus précisément de ce qu'est un degré de liberté ? C'est en rapport avec les dimensions de l'espace ?
Je ne comprends pas non plus la manière dont tu les comptes : pourquoi une pièce en a 6 ? Par exemple, je compterais que si j'ai une pièce dressée sur une face, j'ai besoin qu'un plan (3°) plus un point de pression (1°) ça me suffit à fixer la pièce, ça fait 4 degrés, pas 6. J'ai tout faux ? Éclaire mes ténèbres !

Bonjour à tous

Pierre, je me permets de répondre à la place de Franck pour les points.
Si ta chaise à trois pieds, elle va tenir sans être bancale.Il faut voir les degrés de liberté comme des points d'appui (des aimants, on va dire) mais pas comme des fixations. En gros, tu mets ton doigt. Donc si tu mets un doigt sur le côté de la chaise, elle va pouvoir :
- pivoter autour de ce doigt
- glisser autour de ce doigt

Si tu rajoutes un autre appui, elle ne pourra plus pivoter mais elle pourra glisser.
Si tu ajoutes, enfin, un dernier appui (bien placé évidemment), elle ne pourra plus glisser.

Dans l'espace, il y a 3 dimensions (on oublie le temps dans la suite), x, y, et z et trois axes associés
x, c'est avant arrière
y, c'est gauche droite
z, c'est vertical.

on peut soit glisser le long d'un axe, soit tourner autour.
Deux mouvementx par axe, 3 axes, 6 degrés de liberté.

Pour le tabouret, avec trois points d'appui, on bloque :
la translation en z (il ne peut pas monter ou descendre)
la rotation autour de l'axe x (il ne peut pas basculer de gauche à droite)
la rotation autour de l'axe y (il ne peut pas basculer d'avant en arrière)

Pour la scie à ruban, on ajoute un guide parallèle qui compte pour deux points d'appui :
un qui bloque la translation sur l'axe y (ça permet de couper à la bonne cote)
un qui bloque la rotation autour de l'axe z (on peut couper le bois en ligne droite) => certains mettent un appui ponctuel pour couper des courbes (ou couper droit si la lame se vrille), ils autorisent une liberté supplémentaire, et ça peut tourner.

A ce stade, il ne reste plus qu'un degré de liberté, et c'est la translation avant/arrière, suivant x, qui est gérée par la main qui pousse.

Note, un point d'appui est défini plus ou moins comme un aimant, ça bloque les mouvements dans une direction seulement mais dans les deux sens : l'aimant reste en contact avec le frigo mais il peut tourner sur lui même, et glisser sur la porte.
(alors que les points d'appui réels du tabouret n'empèchent que les mouvements vers le bas, c'est la gravité qui gère les mouvements vers le haut).

Bonne journée à tous, j'espère que c'est assez clair.



PS : à noter qu'avec les 6 mouvements définis ci-dessus, j'ai défini 3 axes (orthogonaux), donc trois translations et trois rotations. Avec ces 6 mouvements, on peut déplacer n'importe quel objet le le faire tourner dans le sens qu'on veut en les combinant : une rotation quelconque, c'est une composée de rotations autour des trois axes. Et un mouvement de translation quelconque, c'est une composée de translatons suivant les trois axes (plus facile à visualiser)


Edit : désolé Diomedea pour cet apparte qui m'a joyeusement permis de m'inscrire à ce fil qui va encore me faire sentir tout petit...

Bonjour à tous,
Pas de problème bilou(te), tout ça est très intéressant!

Comme les précédents, les éléments du moule sont modélisés avec SolidWorks, et découper avec la CNC.


Les gabarits de traçages sont en CP de 5mm, et 10mm pour le moule.


L'angle de la cassure du fond est de 18°, les pièces du moule sont assemblés par Dominos.





Voila, rien de compliqué!


A suivre...

Pierre--- a écrit:Franck, merci, c'est très éclairant sur bien des choses qu'un boiseux n'a pas l'habitude d'envisager, ou pas comme ça. Ce qui m'invite à penser autrement, j'en reveux !
Évidement, je ne comprends pas tout. Par exemple est-ce que tu pourrais, après un repos mérité, définir plus précisément de ce qu'est un degré de liberté ? C'est en rapport avec les dimensions de l'espace ?
Je ne comprends pas non plus la manière dont tu les comptes : pourquoi une pièce en a 6 ? Par exemple, je compterais que si j'ai une pièce dressée sur une face, j'ai besoin qu'un plan (3°) plus un point de pression (1°) ça me suffit à fixer la pièce, ça fait 4 degrés, pas 6. J'ai tout faux ? Éclaire mes ténèbres !

je pense que pour ne pas pourrir le post de diomedea il faudrait peut etre deplacé ces derniers post , je ne pensais pas que autant de personnes pouvait etre interressé par ce type de discussion ....

biloute a repondu , je vais juste completer par l'exemple en prenant un gars qui debute ou qui veut vite fait debiter sa planche .... ( on a tous fait ca )

tu as une planche sur laquelle tu veux faire une mise a la cote sur le cote avec une scie circulaire , tu la poses sur la table et tu la tiens avec un serre joint sur sa face ; tu as supprimé 3 pts d'appuis , le serre joint etant contre la table il ne supprime pas degré de libertes de + puisque dans la meme direction que les 3 pts déjà supprimés , tu commences ta coupe mais ta planche va avoir tendance a tourner a cause de l'effort de coupe alors tu poses ta main sur le bord opposé de la coupe  et le plus loin possible  cette main te permet de supprimer 2 autres points de liberté ( car sur le coté ce qui équivaut a un guidage lineaire = 2 pts de liberté ) , mais ta lame est vraiment pourri et ta coupe n'est toujours pas bonne car si ta planche ne peut plus tourner , l'effort de coupe va pousser  ta planche , alors tu vas vouloir serrer encore plus fort le serre joint mais ca va forcement marquer ton bois , tu mettras plutôt un serre joint en butée au bout de ta planche , ce sera juste un point d'appui ponctuel car l'embout de serre joint est rond et cela te
permettra, apperrement sans le savoir , de supprimer le dernier degré de liberté  ....
meme travail mais tu es plus vieux et maintenant tu es equipé d'une scie sur table
tu poses sur ta table ta planche , les 3 degré de liberte supprimés juste en ayant cette table te permette une coupe perpendiculaire au plan de la scie , mais pour etre bien parralele a la scie tu t'appuies contre le rail  et donc supprime 2 degre de liberte , grace a ca tu assures donc une coupe bien parallele , 3 +2 pts points , ta planche peut encore donc se deplacer d'avant en arriere et ca tombe bien car sur ta scie sur table c'est ta planche qui doit se deplacer pas la scie ..... la main que tu poses sur la planche pour la faire avancer est en opposition au rail et a la table elle ne supprime pas de degre de liberte donc ..... supprimer les debres de liberté on a appelle ca la mise en position , la fixation elle c'est le maintiens en position , un travail ordonné commence donc d'abord par une bonne mise en postion , puis ensuite seulement intervient le serrage

Bonjour ,

diomedea a écrit:

Au passage cette photo est superbe !
Subtile gestion de la profondeur de champ, éclairage au top et mise au point parfaite du sujet principal


Jacques

Exactement ! Surtout que photographier du métal réfléchissant est tout sauf évident. Une lumière naturelle est un gros avantage dans ce cas !

Bonjour à tous,
Merci pour les compliments!
Ce n'est pas du tout en lumière naturelle! Mais à celle d'un projecteur halogène. Pour régler la balance des blancs, j'ai utilisé les plans en guise de fond blanc.

Voila pour le moule.


Au bout du quatrième, la méthode commence à être rodées!


Sans surprise, le gabarit et le moule se superposent parfaitement... L'autre demi profil représente celui ci plus 10mm.


Et un grand merci à Alain (Sangten)! pour m'avoir très gentiment donné ce platane que je vais tester pour la fabrication de chevalet.





Et puis je suis tombé sur ces images.




C'est bien la première fois que je vois un instrument acoustique en frêne! (En tout cas à ce qui semble en être).


A suivre...

Ave
Tout ceci est très agréble et instructif, notons le " Viole de gambe ténor N° 1 "
La série est planifiée jusqu'à combien ?
On va dire au moins 9 sinon il y aurait 01

Ave,
Comme je ne savais pas comment la nommer, je lui est donné un n°...
A noter que j'ai donner le moule et les gabarits de la "Collichon" (la seconde)! J'ai également fourni le nécessaire pour faire un fond et des éclisses en cyprès.

J'ai déjà vu (je ne sais plus ou, musée ou bouquin) des vieux violons italiens en frêne. Et une superbe contrebasse moderne en peuplier ondé. Wikipédia en parle.

Bonjour Pierre,
Pour le peuplier je savais, on trouve des violes anciennes dans cette essence, mais pour le frêne j'ai été assez surpris.
Sinon, connais tu MuseScore et son logiciel de musique? https://musescore.com/sheetmusic?text=marin+marais
Le logiciel permet de convertir les notes en tablature, ce qui facilite grandement l'apprentissage.

La tablature, au début, ça aide, c'est comme pour le luth, mais le jour où tu découvres les joies de la basse continue, tu passes vite à la clé de fa, au moins sur la basse de viole.

Pierre--- a écrit:La tablature, au début, ça aide...

Oui, c'est comme ça que je le vois!

Bonjour à tous,
Quelques avancés sur mon ténor...
Pour les coins et les tasseaux j'ai utilisé du cyprès. Comme pour les autres violes, ils sont collés au moule avec de la colle d'os.


La mise à l'épaisseur des éclisses et du fond ont été fait à la CNC en "manuel". Je n'ai pas voulu utiliser la raboteuse, car je ne savais pas comment le noyer allait se comporter.
Pour l'érable ou le cyprès je pouvais me le permettre, car en cas d’échec, j'en avais suffisamment pour recommencer!


Le fond est ramené à 2,5mm.


Les éclisses elles, font 1,5mm.


Ma fraise à laissé quelques traces de brûlures que j'ai enlevées par ponçage. J'ai à nouveau utilisé ma table à dépression pour maintenir les plaques.





Et puis j'ai reçu ceci!
Se sont des noix de Tagua, de l'ivoire végétal.
Un grand merci à Philippe (Phil59) pour son colis!


En grattant l'écorce apparait l'ivoire végétal blanc et très dure.


A suivre...

Michel 80 et moi sommes curieux de voir ce que tu vas tirer de tes noix de Tagua.
Nous en avons un peu, tous les deux.

L'origine est sans doute la même que celles de Philippe.

Beau boulot; comme d'habitude...

++
Renaud

Bonjour JP et Tous

Belle avancés cette viole
ca doit être long pour descendre à 1mm5 avec la CNC
pour les noix de Tagua tu trouve cela ou et tu va en faire quoi

Salut JP et tous..............perso pour les noix,je pense qu'il va les utiliser sur les chevilles,comme élément de décoration

pompom37 a écrit:pour les noix de Tagua tu trouve cela ou et tu va en faire quoi

Salut,
On en trouve chez Dictum par exemple
++
Renaud

En Equateur, le sac de 50kg etait moins cher que 1kg chez Dictum...

Bonjour à tous,
Ça y est, j'ai enfin réussi à reprendre la fabrication de ma viole!
J'ai donc pu terminer la mise en forme des coins et des tasseaux sur le moule.


Avec des outils parfaitement affutés c'est assez rapide!


Je termine la première face à la râpe...


... Puis je trace l'arrête bien d’équerre avant d'attaquer l'autre face. Ça m'a permis de constater que les contours du gabarits sur les deux bouts des coins correspondent parfaitement!





Les contres formes des CC.


Voici un défaut qui arrive assez souvent, malgré le fait que je fasse la dernière passe plus basse que l'épaisseur théorique du CP.


Avec la calibreuse ce n'est plus un problème! Quelques passages sous les cylindres et le tour est joué!


Et puisque j'y suis, par acquit de conscience j'y ai passé les éclisses, mais ce n'était pas nécessaire...


A suivre...

Bonjour Jean-Paul,
... et tous mes meilleurs vœux pour cette année et pour la réussite de tous tes projets en cours ou à venir.

Je suis heureux de retrouver ce sujet, que je suis depuis le premier jour, tant j'apprends des techniques que tu utilises. Merci donc pour ce partage.
A très bientôt pour la suite.
Michel

ha, la découpe qui ne traverse pas, chiant à rattraper!!

Compris !!!
Tu présentes la pièce à l'envers...
À la première lecture, je pensais que la fraise attaquait le martyr ; je comprends vite mais...
++
Renaud

+1 avec Renaud. Tout pareil...